Au moment où j’écris ces mots, le 21 avril commémore au Brésil la figure de Tiradentes. A quatre mains franco-brésiliennes, nous avons raconté son histoire ou plutôt Teresa de Carvalho l’a fait. Partie d’une Lisbonne dévastée par le grand tremblement de terre de 1756, Juive fuyant l’Inquisition, nous l’avons imaginée débarquant au Nouveau Monde, accueillie par la magnificence naturelle de Rio et par les bras vigoureux de Joaquim da Silva Xavier, le rebelle qui faillit, avec une poignée d’hommes moins courageux que lui, libérer le Brésil de la couronne lusophone. Les années en ont fait une représentation christique. L’Histoire raconte qu’il s’est livré au bourreau sans frémir. Sa tête exposée à Vila Rica a clos son chemin de croix. Si vous y allez, cherchez Ouro Preto. C’est ainsi que l’on connaît actuellement la ville. Sa beauté vous envahira et peut-être entendrez-vous le pas du cheval du fameux sculpteur Aleijadinho.
Notre éditeur, LF Publicações a eu la bonne idée de publier des lectures du roman, en cette période anniversaire.
Cliquer ici pour écouter la lecture en portugais. La traduction en français apparaît sous celle-ci.
« Le 21, un samedi, le bourreau de la Capitainerie entra à l’aube dans la cellule de Xavier pour le vêtir de l’habit réservé aux exécutions. Il lui demanda pardon, comme c’était l’usage, et Xavier lui baisa les mains et les pieds, contrairement à l’usage. Le confesseur me dit que le bourreau de la Capitainerie dut faire de gros efforts pour réussir à faire son travail. Xavier, pendant tout le trajet vers le gibet, ne retira pas les yeux du crucifix qu’il portait. Je l’accompagnai de loin et avais l’intention de me jeter sur lui à la première occasion. »