Un agent

Le piano 🎹 p. 49 (manuscrit)

Poitiers est une ville d’églises. Le Moyen-Age y est encore tout entier dans ses édifices romans et gothiques. Simon aimait aller en contrebas de la cathédrale vers un parvis où dalles et murets se confondent et offrent à la vue une petite église, que la patine des temps confine à une discrétion de bon aloi. Notre Dame la Grande est le chef-d’œuvre de l’art roman de la ville. Sainte Radegonde en partage le style et les ombres. Les peintures qui y ornent piliers, murs et plafond oscillent entre flux et reflux de la lumière du jour et des éclairages intérieurs.
–      On a reçu plusieurs messages sur le site du Conservatoire nous interrogeant sur toi. Des gens qui étaient au récital et d’autres qui en ont entendu parler. Depuis que ton interview a été publiée, nous recevons même des appels téléphoniques.
–      Je sens que je vais avoir besoin d’un agent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Image par © Johan Puisais de Pixabay

Le piano 🎹

Après le premier concert de Simon au Conservatoire de Poitiers

Avec l’installation du printemps, le piano se remit à jouer fenêtre ouverte, accompagnant au fil des jours le déploiement des feuilles du mûrier de la cour et l’élan qui faisait naître les plantes du néant. L’air parvenait chargé de l’humidité de la terre, de l’odeur des écorces et des branchages.

Au gré des notes que Bach a offertes à l’intemporalité, il est difficile de conclure que l’évolution de la vie n’est qu’un hasard.

🎹 🎹🎹🎹


Marc Boisson, Le piano, manuscrit, p. 49

 

Musique cryptée

Le piano 🎹 p. 52 (manuscrit)

Simon Brocas, pianiste quasi virtuose et néanmoins entièrement néophyte, se produit en concert à l’Eglise Sainte Radegonde de Poitiers, pour laquelle il a une affection particulière.

La salle était pleine aux dires de l’agent triomphant. On distinguait mal le public. Un projecteur posé sur un trépied sommaire aveuglait le pianiste dès que son regard quittait la crypte et le chœur pour la nef.

Comme il osait tout – c’est le propre des innocents – il joua ce 28 mai le Requiem de Mozart. Il avait déniché un arrangement pour quatre mains qui se contenterait des siennes. Une messe n’était pas iconoclaste dans une église et il aimait à penser à une cérémonie funéraire qu’un Mozart grandiose avait composée dans un dernier souffle. La crypte de Sainte Radegonde s’efforçait de prendre part à l’ambiance, illustrant l’expiration par la présence continue et plus que réaliste d’un courant d’air froid. Les mains de l’interprète n’en avaient que plus envie de s’échauffer et bénissaient les accélérations de la composition et les coups de boutoir qu’il devait asséner au clavier dans un élan de tête à la Lisztienne.

Le dernier bateau

Dans le roman Le piano, après un nouveau bouleversement dans sa vie, Simon Brocas décide de réaliser une retraite à l’Abbaye de Lérins, sur l’Ile de Saint Honorat, au large de Cannes.

Il embarqua pour l’île de Saint Honorat par le dernier bateau de 16h. Il demeura quelques vingt minutes sur la proue face au vent tandis que la coque du bateau fendait les flots. Une femme était là également au salut de laquelle il répondit par un signe laconique de la main. Il sentit intensément son regard sur lui pendant la traversée, et en eut la confirmation lorsqu’il l’observa à son tour et qu’elle détourna son regard. Ses lèvres dessinèrent un sourire entendu qui tira un instant Simon du vide de ses pensées. Le connaissait-elle ? Son visage ne lui évoquait personne. Elle n’était pas belle mais son expression et ses cheveux blonds tirés en arrière lui donnaient cette classe que certaines femmes ont en toutes circonstances.Un chemin la happa à l’arrivée.
Nulle route sur l’île. La valise à roulette de notre voyageur le conduisit en cinq minutes à l’Abbaye de Lérins. La grille grinça à l’unisson de la patine des ans des vieilles pierres. Son voyage s’arrêta dans une petite cellule. Etendu sur le petit lit, Simon parcourut sur son téléphone sauvé des limbes le mail qui l’avait conduit dans le lieu. Le frère hôtelier avait répondu avec des indications techniques, celles qui lui avaient permis de rejoindre l’abbaye avec grande facilité. L’essentiel était que sa demande de retraite de 7 jours avait été acceptée.

Le piano 🎹 p. 71 et 72 (manuscrit)

Photo © Lucia Claro

Ni vu ni connu

Le piano 🎹 p. 11 et 12 (manuscrit)

Dans le roman Le piano, Simon Brocas est brusquement devenu un excellent interprète, alors qu’il ne connaissait rien à la musique. Toutefois ses amis ne s’étonnent pas de ce nouveau don, ce qui lui paraît incompréhensible. Il repense à une lecture récente et iconoclaste :

Il se souvint d’une étrange théorie, tombée des pages d’un livre qu’il avait aussitôt oublié, et qui avait trait à la facile et mal compréhensible victoire d’une poignée de conquérants espagnols dans un Mexique précolombien dominé par de nombreux, farouches et cruels Aztèques. L’hypothèse avançait qu’ils n’avaient pas vu les conquistadores sur les côtes de Veracruz car ils ne connaissaient ni le type de bateaux qui les transportaient ni les animaux qui les portaient. Les chevaux n’existaient pas en Amérique. Ils ne voyaient donc tout simplement pas ce qu’ils ne pouvaient concevoir.

©DEZALB de Pixabay

 

Le piano 🎹

 

La diffusion du roman par épisodes a débuté.

Merci à celles et ceux qui m’accompagnent dans cette aventure.

Marc Boisson

Photo ©kailingpiano de Pixabay

Le piano sur votre e-mail 🎹

Le 14 juillet recevez gratuitement Le piano sur votre e-mail
Pour recevoir le roman Le piano par épisodes, accompagné de sa bande
sonore, communiquez-moi votre mail dans l’onglet Contact de ce site.

Un monde 🎹

« Il y a toujours l’espoir d’accéder avec la musique à un monde qui est au-delà de celui que l’on connaît »

Je crois que cette phrase est d’Hélène Grimaud et elle m’a accompagnée pendant l’écriture de Le piano.

https://www.youtube.com/watch?v=4BOB1NY38AA

Photo Ugo Ponte © o.n.l.

Si vous souhaitez recevoir le roman Le piano par épisodes, accompagné de sa bande sonore, merci de m’écrire sur ce site et de préciser votre mail. Marc Boisson

 

Repas dans une abbaye 🎹

Simon Brocas quitte travail et maison pour une retraite à l’abbaye de Lérins.

A la place des regards unanimement posés sur lui que son cerveau reptilien créait dans son insécurité, Simon trouvait à chaque fois des voisins simplement concentrés sur leur assiette. Lorsque son visage flottant se posait sur un regard, de simples sourires le saluaient. Il lui fallut plus d’un repas avec la communauté pour se rendre compte que le bruit croit donner de l’intelligence aux choses simples alors qu’il empêche l’esprit de se dégager des brumes du matérialisme. La peur du silence, ce lot commun de tant de groupes humains, pour le moins du côté de l’Occident « moderne », est à l’image de son rejet de la mort. Et n’est-ce pas, plutôt que le silence, le bruit qui crée le vide ?

Le piano, p. 73

 

 

 

 

 

 

 

Photo © Walti Göhner Pixabay

Si vous souhaitez recevoir le roman Le piano par épisodes, accompagné de sa bande sonore, merci de m’écrire sur ce site et de préciser votre mail.
Marc Boisson

Nouveau roman Le piano 🎹

Si vous souhaitez recevoir le roman Le piano par épisodes, accompagné de sa bande sonore, merci de m’écrire sur ce site et de préciser votre mail.

Marc Boisson