Ni vu ni connu

Le piano 🎹 p. 11 et 12 (manuscrit)

Dans le roman Le piano, Simon Brocas est brusquement devenu un excellent interprète, alors qu’il ne connaissait rien à la musique. Toutefois ses amis ne s’étonnent pas de ce nouveau don, ce qui lui paraît incompréhensible. Il repense à une lecture récente et iconoclaste :

Il se souvint d’une étrange théorie, tombée des pages d’un livre qu’il avait aussitôt oublié, et qui avait trait à la facile et mal compréhensible victoire d’une poignée de conquérants espagnols dans un Mexique précolombien dominé par de nombreux, farouches et cruels Aztèques. L’hypothèse avançait qu’ils n’avaient pas vu les conquistadores sur les côtes de Veracruz car ils ne connaissaient ni le type de bateaux qui les transportaient ni les animaux qui les portaient. Les chevaux n’existaient pas en Amérique. Ils ne voyaient donc tout simplement pas ce qu’ils ne pouvaient concevoir.

©DEZALB de Pixabay

 

Ça n’intéresse personne – extrait

Ça n’intéresse personne

L’arrivée à San Angel me rasséréna. Il y avait une petite place qui toujours me détournait, la bien nommée Place des archanges. Une merveille que ce jardin anglais qui aurait eu soif de jungle.
Il est vrai que les alentours annoncent déjà le choc esthétique. Depuis la place San Jacinto, on ne peut manquer une entrée même furtive dans le jardin de l’église du même nom. Imaginez des chemins de pierre qu’une croix disperse de ses branches. Contrastes et harmonie. Des fleurs et des couleurs, des jeux de hauteur. Des pins qui regardent des arbustes qui contemplent des haies qui s’étonnent que les fleurs ne se soient pas mises au vert. Le jardin de San Jacinto prépare à la découverte de la Place des archanges, où les bougainvilliers se précipitent à vous comme des nuages un jour d’orage. Les bancs en pierre doivent être cherchés sous la juxtaposition des branches. Elles tiennent secrètes les pierres. Qui les trouve ne veut plus s’en lever.

Marc Boisson, Ça n’intéresse personne, Ezema, p. 22, 23 – 2020

Ça n’intéresse personne – extrait

Ça n’intéresse personne

L’affluence dans les églises m’avait étonné dès mon arrivée à Mexico. Il n’y avait donc pas moyen de s’y retrouver seul ! En France, je choisissais des horaires sans messe et je n’avais que l’embarras du choix. Je m’arrangeais même pour y être souvent seul à des heures improbables, au moment où le soleil emplissait les choeurs et le déjeuner les estomacs, un peu avant que les serrures oxydées ne closent les battants de chêne. Pourquoi aimais-je les églises ? J’y étais dans les traces de l’histoire, je m’y échappais du bruit et de l’agitation de mes congénères. Peut-être que je m’y vengeais des messes que j’avais dû ingurgiter dans ma jeunesse. J’étais entré confiant dans les édifices coloniaux, m’attendant à voir une nef aussi vide que leurs murs. Qui connaît l’art baroque religieux en Amérique latine aura remarqué que certaines églises brillent par l’or de leur retable vers lequel nous conduisent des travées agrémentées de rares tableaux et ornements.

« Alors seulement on devient capable de savoir que le monde que l’on regarde chaque jour est une description »

Carlos Castaneda, Le voyage à Ixtlan Les leçons de don Juan, Folio, P. 326

CNP au Mexique

Pour assister à l’intégralité de la rencontre du 28 mai à propos de Ça n’intéresse personne.

Clic sur l’image

Le 28 mai en ligne

Alliance Française de Querétaro (Mexique) dans le cadre de la Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes

Cliquer sur l’image

Recevez gratuitement le livre audio Ça n’intéresse personne par épisodes
Page contact de ce site

L’offre continue

 

 

 

 

 

 

 

Les premières lignes de ÇA N’INTERESSE PERSONNE lues par Stéphanie. Si vous voulez recevoir par mail la version audio et par épisodes du récit, vous pouvez encore envoyer un message sur la page contact de ce site.

LES LIVRES

Taux d’intérêt

Pour recevoir par mail la version audio et par épisodes du roman Ça n’intéresse personne, envoyez un message sur la page contact de ce site.