Vu à la Sainte Chapelle – Paris.
Le téléphone, au bout de bras articulé, est le chien tenu en laisse qu’on promène amoureusement dans les monuments parisiens. Moins importent l’éclat des vitraux, les siècles de l’empreinte de la lumière dans ce bâtiment de verre que le sourire qu’on adresse à son portable au bout de sa fameuse prothèse. On voit que l’appareil est éteint dès que le sourire se fige, aussitôt que le ravissement disparaît. Mais quelle expression de joie béate se lit sur le visage du visiteur tandis qu’il arpente les lieux derrière son fidèle ami filmant ses naturelles expressions !
A quoi bon visiter des monuments ? Pourquoi perdre un temps que le visiteur pourrait passer près d’une prise électrique dont le gourmand I-phone a bien plus besoin que le souvenir lointain du XIIIe siècle ?