J’ai écrit 15 pages d’un nouveau projet de roman. L’histoire se passe en France. On a offert à Alberto Borges, un acteur péruvien, un séjour d’une année en Champagne. Il découvre Paris.
Les touristes à Lima venaient des continents américain et européen. Là, à l’anglais, l’italien et l’espagnol, s’ajoutaient des langues à la sonorité asiatique et slave qu’il n’avait jamais entendues. Il y avait dans les vêtements une fantaisie et un dévoilement des corps qu’il aurait difficilement imaginés dans son pays
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On lui avait réservé une chambre à l’hôtel de Malte, dans le 2e arrondissement. Suivant les indications du plan qu’il avait imprimé pendant la préparation de son voyage, il traversa la cour du Palais Royal. Un autre enchantement ! Il adora d’emblée les colonnes de Buren, qui donnaient une modernité incontournable à la cour, sans ostentation. Puis il se retrouva devant la façade de l’hôtel, rue Richelieu. La vieille dame ne s’était pas moquée de lui pour son séjour parisien. Les lettres marron du nom de l’endroit trônaient au centre de l’immeuble blanc et les grandes fenêtres lui indiquaient qu’il ne logerait pas dans l’étroite chambre de bonne qui accueillait les écrivains latino-américains des années soixante exilés à Paris.
Photo : ©Giovanna Boisson 2019