Le 19 décembre 2018, le Père Brune téléphona au Dr Jean-Jacques Charbonier et lui dit combien il était content de mourir. L’information que le médecin posta sur les réseaux sociaux me sauta aux yeux. Je connaissais ce dernier de mon précédent livre et pensais très souvent au prêtre depuis notre rencontre au Mexique.
Le Père Brune assura Jean-Jacques Charbonier de toute son affection avant de décéder quelques jours plus tard. Je me rendis à son enterrement, un lundi matin que le soleil avait offert à l’hiver. La cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité rutilait sur les abords de Seine. Un long véhicule à la robe métallique en ouvrit les grilles. Les quelques personnes que nous étions le suivirent et entrèrent avec le cercueil dans la salle de la cérémonie. Je reconnus deux médiums sous les icônes, une témoin convaincante au grand coeur d’une lointaine expérience de mort imminente et un écrivain proche du défunt que je n’aimais pas beaucoup.
Marc Boisson, Ça n’intéresse personne, Ezema, p. 1 – 2022