Que ce point d’exclamation est bruyant. J’en efface la présence.
Je veux parler du vrai silence, de celui qui met un frein aux agressions sonores. Dans la rue où j’habite, la métaphore automobile s’impose de ses klaxons aussi inutiles que nuisibles. Ambulances et polices déclenchent leurs sirènes nocturnes dans des rues désertes. Mes voisins intempestifs ne peuvent s’extraire la nuit de leur véhicule pour demander au portier de déclencher l’ouverture de la porte du garage. Ils ressentent le besoin irrésistible, à grands coups de klaxons, de prendre à témoin le quartier de leur désarroi.
Même si elle n’est pas traduite en espagnol, je leur conseille un article de la revue Inexploré (Inrees 39) Le silence, porte vers l’infini. L’auteur rend visite à des moines contemplatifs dans la belle Toscane italienne.
Morceau choisi :
« Dans cette pièce gardée par la pénombre, la récitation psalmodiée des moines se mêle à de longues pauses de silence : un silence dense et profond, palpable et ébouriffé seulement par le chant des hirondelles dehors et le son de la cloche du sanctuaire qui nous annonce le passage du temps ».