Le narrateur de ce roman part à la recherche de Nadia, une jeune fille qu’il a aimée à son adolescence. Celle-ci lui échappe au fil d’un parcours qui le mène au contact des oubliés de la société. Elle a fait du secours aux démunis sa vie alors qu’il a échappé à son milieu social pour devenir un écrivain. Biographe pour anonymes, il est accompagné dans sa quête par la figure de sa mère, une Algérienne analphabète avec laquelle il a quitté son pays natal à 9 ans. Les funambules sont ces personnes laissés pour compte, les pauvres qu’on préfère ne pas voir et qui seraient totalement seuls si des bénévoles ne leur apportaient pas un peu d’humanité.
Avec ce fil conducteur qu’est la recherche de Nadia, Kateb trace un portrait juste de notre société. Il le fait avec une sobriété et une écriture qui va de soi et qui fait plaisir. C’est un roman qui peut rebuter si l’on ne veut pas ramener la noirceur des douleurs de notre monde chez soi mais il est intelligemment léger. Sa lecture ne m’est jamais apparue lourde et je reprendrai volontiers un deuxième livre de Mohammed Aissaoui.