Campinas, Brésil – 2016
– Ils ont fini par tuer Roberto. Qu’est-ce que j’étais contente !
– Ah oui, le salaud ! Il l’avait bien mérité.
Je m’accrochai aux bras de mon fauteuil. Pourvu que le coiffeur, qui promenait la lame de rasoir au bord de mes oreilles, n’ait pas les mêmes velléités meurtrières ! Le Brésil comptait bien parmi les pays les plus dangereux au monde mais je n’imaginais pas des vieilles dames dans le rôle de gangsters, devisant tranquillement de leurs affaires pendant une mise en plis.
– Il reste encore beaucoup d’épisodes ?
– Huit. Et ensuite on pourra regarder la quarantième saison. La Globo l’a annoncée.
Ouf ! J’étais sain et sauf, pour le moins dans le monde réel.
Le Brésil et toute l’Amérique Latine vivent au rythme des telenovelas. Toutefois, la loi des séries s’impose dans le monde entier. C’est un peu comme un bon chocolat qui en appelle un deuxième puis un troisième.
Je regarde une série anglaise en ce moment, Cuckoo. L’humour et l’excentricité britanniques sont un baume en cette période de confinement planétaire.
Je m’interroge, en revanche, sur le succès actuel d’un nombre significatif de séries qui se déroulent dans un univers carcéral.