Musique cryptée

Le piano 🎹 p. 52 (manuscrit)

Simon Brocas, pianiste quasi virtuose et néanmoins entièrement néophyte, se produit en concert à l’Eglise Sainte Radegonde de Poitiers, pour laquelle il a une affection particulière.

La salle était pleine aux dires de l’agent triomphant. On distinguait mal le public. Un projecteur posé sur un trépied sommaire aveuglait le pianiste dès que son regard quittait la crypte et le chœur pour la nef.

Comme il osait tout – c’est le propre des innocents – il joua ce 28 mai le Requiem de Mozart. Il avait déniché un arrangement pour quatre mains qui se contenterait des siennes. Une messe n’était pas iconoclaste dans une église et il aimait à penser à une cérémonie funéraire qu’un Mozart grandiose avait composée dans un dernier souffle. La crypte de Sainte Radegonde s’efforçait de prendre part à l’ambiance, illustrant l’expiration par la présence continue et plus que réaliste d’un courant d’air froid. Les mains de l’interprète n’en avaient que plus envie de s’échauffer et bénissaient les accélérations de la composition et les coups de boutoir qu’il devait asséner au clavier dans un élan de tête à la Lisztienne.

Le dernier bateau

Dans le roman Le piano, après un nouveau bouleversement dans sa vie, Simon Brocas décide de réaliser une retraite à l’Abbaye de Lérins, sur l’Ile de Saint Honorat, au large de Cannes.

Il embarqua pour l’île de Saint Honorat par le dernier bateau de 16h. Il demeura quelques vingt minutes sur la proue face au vent tandis que la coque du bateau fendait les flots. Une femme était là également au salut de laquelle il répondit par un signe laconique de la main. Il sentit intensément son regard sur lui pendant la traversée, et en eut la confirmation lorsqu’il l’observa à son tour et qu’elle détourna son regard. Ses lèvres dessinèrent un sourire entendu qui tira un instant Simon du vide de ses pensées. Le connaissait-elle ? Son visage ne lui évoquait personne. Elle n’était pas belle mais son expression et ses cheveux blonds tirés en arrière lui donnaient cette classe que certaines femmes ont en toutes circonstances.Un chemin la happa à l’arrivée.
Nulle route sur l’île. La valise à roulette de notre voyageur le conduisit en cinq minutes à l’Abbaye de Lérins. La grille grinça à l’unisson de la patine des ans des vieilles pierres. Son voyage s’arrêta dans une petite cellule. Etendu sur le petit lit, Simon parcourut sur son téléphone sauvé des limbes le mail qui l’avait conduit dans le lieu. Le frère hôtelier avait répondu avec des indications techniques, celles qui lui avaient permis de rejoindre l’abbaye avec grande facilité. L’essentiel était que sa demande de retraite de 7 jours avait été acceptée.

Le piano 🎹 p. 71 et 72 (manuscrit)

Photo © Lucia Claro

Le piano – extrait

L’Eglise Sainte Radegonde de Poitiers

Poitiers est une ville d’églises. Le Moyen-Age y est encore tout entier dans ses édifices romans et gothiques. Simon allait en contrebas de la cathédrale vers un parvis où dalles et murets se confondent et offrent à la vue une petite église, que la patine des temps confine à une discrétion de bon aloi. L’église Notre Dame la Grande est le chef-d’œuvre de l’art roman de la ville. L’Eglise Sainte Radegonde en partage le style et les ombres. Les peintures qui y ornent piliers, murs et plafond oscillent entre flux et reflux de la lumière du jour et des éclairages intérieurs.

Le piano, Manuscrit, p. 49

 

Lecture

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Le Père Brune – lecture de Stéphanie


Un extrait de Ça n’intéresse personne.

 

Rue Du Bac

Cela faisait plusieurs mois que je voulais aller rue du Bac. Paris est une ville de randonnées, les voitures ne devraient pas y exister. Il faut marcher dans chaque rue pour répondre à l’appel des librairies aux spécialisations improbables, des magasins que les grandes surfaces n’ont pas achevés, de la majesté des bâtiments.
J’avais hier toutefois une destination précise, la chapelle de la médaille miraculeuse. Au 140 de la rue du Bac, dans le 7e arrondissement, l’histoire raconte qu’en 1830, la religieuse Catherine Labouré a eu des apparitions.
Je voudrais rapporter un seul fait : au premier rang de la chapelle, j’avais devant moi le cercueil de verre de la sainte. Son visage est intact !
Il me semble que, pour le moins, il est aussi difficile d’admettre les apparitions que d’expliquer un tel phénomène.

J’ai bien sûr repensé au saint courroux du Père Brune : “Quel est l’écho de tout ça ? […]Tout le monde s’en fout. Dieu peut faire des miracles, il pourrait agiter le soleil et la lune comme à Fátima, on s’en fout.”

 

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 Il est mort Jim, Ça n’intéresse personneen version papier ou e-book : rubrique Librairie.

Les narrateurs

Jim Rosso, le narrateur de Il est mort Jim découvre un monde qu’il ne soupçonnait pas. Il est vrai qu’il est invisible. Ses certitudes sont à ce point ébranlées devant les innombrables témoignages de l’au-delà qu’il se demande si ne pas y prêter attention n’est pas l’attitude la plus absurde et irrationnelle.

On ne connaît pas bien le narrateur de Ça n’intéresse personne. A-t-il choisi de s’effacer devant ce qui le fascine, à commencer par un pays, le Mexique, un prêtre qui a bien existé mais qui paraît issu d’un livre, une apparition de la Vierge Marie qui dévoile maintenant tous ses secrets ?

Brune Guadalupe

Un régal que d’entendre le Père Brune parler de la Vierge de Guadalupe.

Je pense souvent depuis quelque temps au Père Brune et à la Vierge de Guadalupe pour des raisons que j’expliquerai. Et voilà que je tombe hier sur un post du Dr Charbonier, qui n’est pas un inconnu pour moi mais un personnage de Il est mort Jim. Bouleversant est le terme :

« LE PÈRE FRANÇOIS BRUNE m’a téléphoné hier. Son appel m’a bouleversé.
Il semblait très heureux. Voici ce qu’il m’a dit : « Je t’appelle car je vais bientôt partir dans l’au-delà… »
Suite sur la page Facebook de Jean-Jacques Charbonier.

San Juan Chamula

             Le Chiapas, vous en avez sans doute entendu parler. Un des derniers révolutionnaires de la zone, le Sous-commandant Marcos y avait déployé son armée zapatiste.
Et c’est là que se trouvent les plus beaux sites mayas : Palenque, Chichen Itza, Yaxchilán. Je vous conseille particulièrement cette dernière cité, encore assez méconnue.